A la découverte des grottes du Nez de Jobourg

Encore un nouvel et sublime Instameet au compteur ! Ce week-end, j’ai retrouvé la team Manche Tourisme pour une nouvelle aventure dans notre si belle région et cette fois, c’était un endroit bien connu et dans lequel je me rends pourtant si peu : le Nez de Jobourg ! Pour rappel, les Instameet sont des rencontres organisées entre des Instagrameurs et les instances du tourisme pour se rencontrer en vrai, partager de chouettes moments autour d’une destination ou d’une région pour la connaître un peu mieux et la mettre en valeur. J’ai déjà eu la chance de participer à deux Instameet avec Manche Tourisme, un premier à Utah Beach et le second dans la Baie du Mont-Saint-Michel.  J’ai également participé à un Instameet avec la Cité de la Mer, un avec Coutances Tourisme et un autre avec Saint-Lô Tourisme. Pour cette rencontre, on avait la chance d’avoir avec nous les Best Jobers venus passer quelques jours dans la région !

En avant l'aventure !

Ce samedi, direction donc la pointe nord de la Manche pour découvrir le Nez de Jobourg de manière insolite : en partant sur les traces des grottes au creux des falaises ! Le rendez-vous est donné à 10h sur le parking du Nez de Jobourg pour retrouver l’équipe de Manche Tourisme, les participants et nos trois incroyables guides de « A la découverte de la Hague ». Nous étions une vingtaine de participants à nous retrouver ce matin-là au milieu d’incroyables bourrasques de vent. C’était fou ! Un vent vraiment puissant qui nous arrache du sol. Il faut dire que c’était le week-end des grandes marées et qu’on était à un coefficient de 95. On s’est vite demandé à quoi nous attendre pour cette journée ! On ferme les manteaux, parkas et cirés, on sert bien les écharpes autour du cou et on vérifie bien les chaussures avant le début de la randonnée. 

Nos trois guides nous distribue à chacun une sangle avec un mousqueton à enfiler autour de notre taille : ça annonce une randonnée sportive et pleine de surprises ! Je suis à la fois super excitée, impatiente et curieuse de savoir ce qu’on va faire et où nous allons escalader. Je n’ai jamais fait ça, c’est vraiment une première pour moi. Je dois avouer que je fais moins la maligne quand les guides commencent à évoquer le vertige et la crainte du vide. Je suis d’ordinaire de celles et ceux qui ont le vertige mais tout dépend de la situation, de l’endroit, de ma position. Lors de mon Instameet à Saint-Lô, j’ai eu une énorme crise de vertige quand il a fallu monter au sommet de l’Abbaye de Cerisy mais nous étions vraiment face à un vide énorme, sans rien autour, à grimper des marches en bois peu solides avec le vide de chaque côté, la sensation était vraiment spéciale. Au Nez de Jobourg, je n’ai pas ressenti une seule fois ce malaise ni la sensation de vide. Comme quoi, tout dépend des conditions ! 

La descente jusqu'au niveau de la mer

En haut du Nez de Jobourg, on se trouve à 128 mètres au-dessus de la mer, quant à nous, c’est parti pour descendre jusqu’au niveau de la mer, tout en bas. Ouahou, c’est impressionnant de se dire qu’on sera bientôt dans les grottes quand on est encore au sommet ! Le vent continue de souffler très fort alors on descend tranquillement en essayant d’être le plus stable possible ! Une chance, les bourrasques nous poussent côté falaises, ce qui est mois stressant que dans le sens inverse. On débute la journée avec des éclaircies et un temps qui se maintient bien malgré le vent. Les chemins sont escarpés et très étroit, la vigilance est de rigueur ! Il faut faire attention où l’on marche et bien lever les pieds pour éviter toutes les roches. Yves prend le temps d’une courte pause devant le splendide panorama du Nez de Jobourg pour nous parler des roches. Il nous explique que même si on est naturellement tentés par les roches plates que l’on croit plus stables, il est préférable de marche entre les cailloux afin de caler nos pieds. Les cailloux plats sont souvent plus glissants et plus mouillés, ils peuvent être de vrais patinoires ! 

C’est là que les choses sérieuses commencent ! Il est temps de nous servir pour la première fois de nos ceintures à mousquetons. Yves nous explique comment va se passer la descente qui n’est que de quelques mètres. On va donc être accrochés en rappel et devoir se placer face à la falaise, les épaules bien en arrière. Plus on se recroqueville sur nous-même, plus il est difficile de descendre. On doit donc écouter les indications d’Yves en haut qui nous oriente sur la gauche et la droite en fonction des rochers sur lesquels s’appuyer. Puis, on est réceptionnés par un guide un peu plus bas qui nous décroche. Pour la suite du parcours, il faut continuer de descendre très prudemment car plus on descend, plus les chemins sont étroits et abruptes. Une corde accrochée à la falaise permet de sécuriser le chemin mais les hauteurs sont vraiment impressionnantes et les paysages le sont tout autant ! C’est vraiment une chance d’être ici et de vivre cette expérience ! 

Le Nez de Jobourg est d’ailleurs connu pour ses falaises qui comptent parmi les plus hautes d’Europe. En longeant le chemin des douaniers, on y rencontre une faune et une flore incroyables et préservées. Le site accueille d’ailleurs une réserve ornithologique et c’est pourquoi la visite des grottes n’est possible qu’entre mi-juillet et mi-octobre pour respecter la vie des oiseaux qui nichent sur les falaises.

Au large, on peut voir l’île anglo-normande d’Aurigny qui était ce samedi totalement visible d’ailleurs. Les îles anglo-normandes sont finalement très proches du Nez de Jobourg puisqu’elles se situent à une douzaine de kilomètres seulement et que la côté anglaise elle, se trouve à environ 1h de mer. D’ailleurs, vous connaissez les célèbres dictons sur ces îles ? Comme on dit chez nous : « Quand on voit les îles, c’est qu’il va pleuvoir. Quand on ne les voit plus, c’est qu’il pleut déjà » !

Arrivés en bas, au pied des falaises, on profite d’une petite pause le temps que tous les aventuriers descendent tour à tour. On ne se rend pas compte comme ça, mais la randonnée dure environ 5h puisqu’il faut pouvoir sécuriser le passage de chaque membre du groupe et également respecter les heures de marée pour ne pas se faire piéger ! C’est pour cela qu’il est interdit de venir seul dans ces coins et que nous avions avec nous des guides particulièrement expérimentés et soucieux de notre sécurité. On veille à ne pas trop rester le long des falaises car les éboulements ne sont pas rares ! On prend quelques photos et on souffle un peu. Ce début de randonnée sportive nous a donné chaud et le soleil vient nous accueillir en bas pour notre plus grand bonheur ! 

Pause déjeuner

Une fois arrivés en bas et après quelques photos, on reprend la route en direction des grottes. A partir d’ici, on va pratiquer la randonnée intégralement sur des rochers et cailloux. On doit donc en permanence faire attention où l’on met les pieds, bien se rappeler des conseils des guides sur les roches plates et guetter les éventuelles algues pour ne pas glisser. C’est une randonnée physique puisqu’on est toujours sur le qui-vive, à regarder où on marche, à tenter de garder l’équilibre. La majorité d’entre nous avait emmené son appareil photo, une raison de plus pour ne pas chuter ! Et puis, comme nous l’ont rappelé les guides, avec un vent pareil et les grandes marées, aucun hélicoptère ne pourra venir nous chercher en cas de blessure ! Ça fait réfléchir ! 😉

On s’est arrêtés avant les premiers obstacles aux alentours de 11h45 pour déjeuner. Pourquoi si tôt ? Pour éviter de s’arrêter par la suite car le chemin est moins adapté aux pauses. Chacun sort sot petit pique-nique et profiter du moment. On discute, on échange, on savoure. Le soleil brille de mille feux et les vagues claquent sur les rochers, on déjeune tous ensemble dans la bonne humeur face à ce panorama grandiose. Comme nous le répètent les guides : aucun restaurant n’aurait pu nous offrir cette vue ! 

La découverte des grottes

Après le déjeuner, les choses sérieuses ont commencé ! Les chemins étaient de plus en plus étroits et difficiles d’accès, si on peut appeler ça des chemins ! Heureusement, nos guides nous ont toujours assuré et montré les endroits parfaits pour poser nos pieds et nos mains. Certains espaces sont naturellement aménagés comme de vrais petits escaliers de pierre, comme quoi la nature est bien faite. Notre première grosse épreuve a été le passage de Tarzan ! Bon, déjà quand on annonce son nom, ça promet ! Il s’agit d’un passage au-dessus de la mer (et accessoirement du vide) où l’on est obligés de passer accrochés par le mousqueton en s’aidant de nos bras et en plaçant correctement nos pieds pour atteindre l’autre côté. De loin et au début, ça paraît vraiment impressionnant mais finalement ça se fait très bien. Et on très fiers une fois passés !

Merci à mamanpatine et anneclairbcn pour les photos de moi et mon ciré jaune 🙂 

Après avoir traversé d’étroites parois et grimpé encore sur quelques rochers, on atteint la première grotte de notre parcours : la Grotte au Lion. Elle porte ce nom car l’immense roche qui fait face à son entrée ressemble à une tête de lion de profil. La grotte est très jolie avec ses parois multicolores. Les roches ont créé ce splendide patchwork au fil des années. 

Les grottes de la Petite et de la Grande église

Direction ensuite les grottes de la Petite église qui selon la légende permettraient d’accéder au village et à l’église, et auraient servi de caches aux contrebandiers.  On se retrouve tous assis au fond de la grotte en cercle comme des enfants autour des lumières pour écouter les histoires de nos guides. Une fois de plus, Yves nous raconte avec passion les mystères de ces grottes et les légendes qui les entourent. Il nous conte donc l’histoire de ces contrebandiers qui venaient cacher leurs produits dans les grottes et débarquaient autrefois dans des conditions très délicates, la nuit et dans le brouillard pour éviter d’être surpris par les douaniers.

Une autre légende raconte qu’un dragon aurait autrefois habité une des grottes du Nez de Jobourg et qu’un archevêque avait pris soin de le chasser des lieux. Celui-ci est donc allé se cacher non loin de là dans les creux d’autres falaises, celles du Cap de Carteret. Sous les ruines de l’église, en contrebas du Phare, près de la plage, il se dit que la « Grotte aux serpents » ne porte pas ce nom par hasard… D’ailleurs, pourquoi une église aurait été construite à un endroit si isolé si ce n’est pour veiller à éloigner la bête ? On était captivés comme des enfants à une veillée de camp de vacances. 

Ensuite, on a divisé le groupe en deux pour atteindre le fond de la grotte. Incroyable ! On est passé à quatre pattes dans un passage étroit avant d’atteindre la deuxième cavité. On a pu se remettre debout mais attention ! Il ne fallait pas toucher les parois de la grotte car d’importants écosystèmes s’y développent. C’était magique. On a pu voir ce lychen jaune sur les parois qui à la lumière semblait briller comme une pluie de petites paillettes d’or. 

Après ces belles découvertes, il est temps pour nous de revenir dans le vrai monde ! On tente d’habituer nos yeux à la lumière et on redescend sur les rochers, face à la mer déchaînée. Le temps s’est drôlement couvert et le soleil n’est plus là. Les bourrasques redoublent d’importance et les vagues claquent contre les falaises. C’est impressionnant ! On contourne la grotte de la Petite église jusqu’à atteindre sa grande soeur : la grott de la Grande église. 

La grotte de la Grande église porte ce nom pour plusieurs raisons. D’abord, comme je l’ai dit précédemment, la légende dit que ses cavités permettaient d’atteindre l’église qui se situe à plusieurs kilomètres. Ensuite, la grotte est très haute et prend la forme d’une église en pointe. Et enfin, lorsque le soleil brille sur les algues et les rochers, les reflets projetés sur les parois de la grotte prennent la forme et la couleur de vitraux d’église. Ce doit être magique !

Cette grotte est délicate à traverser car elle est très sombre et surtout très humide. C’est à cette étape du parcours que l’on a rencontré le plus d’algues. Celles-ci formaient parfois des tapis sur le sol. Il était donc difficile de marcher sans glisser !

Fin du parcours et trajet de retour

Nous voilà arrivés au bout du parcours et dans les temps ! Il nous faut maintenant refaire le trajet en sens inverse pour rentrer à l’heure prévue et en respectant les marées. On fait une petite pause devant les vagues avant de repartir. Le retour se passe sans encombre et assez rapidement malgré la fatigue générale ! On a dû reprendre le passage de Tarzan (vous savez le passage au-dessus de l’eau ?) à l’envers, ce qui arrive très rarement. Les guides nous ont expliqué qu’en temps normal, l’eau s’est retirée et qu’on descend donc en bas pour ensuite remonter. Mais ce week-end avec les grandes marées et le vent, l’eau était toujours présente en bas. Le passage de Tarzan en sens inverse a été plus musclé car il fallait faire un grand écart pour atteindre le rocher et placer ses pieds et ses mains de manière assez peu naturelle ! Mais on a survécu ! 

La remontée des 128 mètres de falaises jusqu’au sommet a été très sportive ! Avec la fatigue accumulée et le retour du mauvais temps, il fallait s’accrocher. Le vent de face n’a pas aidé, on a sacrément bien travaillé les mollets et les cuisses ! Arrivés à quelques mètres de notre point de départ, la pluie a commencé à tomber. On a quand même eu bien de la chance d’éviter les averses de peu. 

Hé ! Vous avez vu cette photo ? Vous ne trouvez pas qu’on dirait une tête de dragon ? Cela m’a rappelé la légende contée par Yves sur le dragon chassé des grottes… Comme quoi, quand on a un peu d’imagination et qu’on change de point de vue, on peut découvrir les choses autrement !

Après la remontée, on est allés s’installer tous au chaud dans l’Auberge des Grottes qui dominent les falaises. Nous avons eu droit chacun à un jus de pomme ou un verre de cidre, locaux bien-sûr ! Avec ça, une crêpe gourmande au caramel au beurre salé. Une pause plus que bienvenue après ces 5 heures de randonnée. On a tous fait le bilan de cette journée et pris le temps de discuter et d’échanger ensemble mais aussi avec Elise et Max, toujours souriants, simples et accessibles, ça fait plaisir ! C’était un chouette moment. Dehors, la pluie frappait violemment les vitres de l’auberge et le vent s’emballait de plus belle. C’était littéralement la tempête. On n’avait plus envie de sortir… Manche Tourisme a offert à chacun une jolie petite carte imprimée en papier glacée avec des photos de la journée. Un joli souvenir pour tout le monde ! 

Encore merci à Manche Tourisme et aux merveilleux guides de « A la découverte de la Hague » qui effectue toutes ces randonnées bénévolement, ce qui est énorme ! Entre mi-juillet et mi-octobre, ils se relaient pour effectuer la sortie chaque jour avec des groupes de 20 à 40 personnes et le font avec beaucoup de passion et de bonne humeur ! 

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